Le contenu de cet article a été édité par l’ObNH – Article original
L’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a organisé, le mercredi 6 mai 2020, un débat en ligne avec près d’une de professionnels de la presse et des experts en Communication et du numérique autour du thème, “le journalisme au temps de COVID-19: les enjeux de la désinformation”.
Cette discussion qui a duré deux heures a été l’occasion pour les participants d’identifier certains éléments qui seraient à la base des fausses informations. La prolifération des médias en ligne et traditionnels, l’absence d’un cadre légal permettant à la presse haïtienne d’avoir libre accès à information, le comportement affiché par le gouvernement pour véhiculer l’information, manipulation de l’information à des fins politiques sont parmi des éléments pistés au moment des réflexions.
Le Secrétaire à la Recherche de l’Observatoire du Numérique en Haïti (ObNH), Ludwy René Jean Paul, panéliste et invité d’honneur à cette discussion, reconnait que la situation est difficile, mais rappelle aux journalistes leur rôle dans une crise sanitaire (COVID-19) qui consiste en tout premier lieu à vérifier la fiabilité de la source avant de diffuser les informations. En ce sens, Monsieur Jean-Paul a insisté sur la nécessité pour les journalistes de relater les faits de manière objective.
Au cours des échanges, les participants ont jugé anormal le fait d’utiliser les médias sociaux et/ou traditionnels pour transmettre des informations partiellement erronées dans le but de tromper ou influencer l’opinion publique et la pousser à agir dans un sens ou dans l’autre. En ce sens, Moïse Docteur, professionnel de la Communication et également Secrétaire aux relations-publics de l’ObNH a souligné les délicats enjeux de la situation en Haïti, notamment avec l’implication des politiques qui sont de plus en propriétaires de médias ou sites d’informations en ligne.
Les intervenants croient que les “fakes news” constituent une arme destructive pour la bonne information. Avec l’évolution des réseaux sociaux et le manque d’éducation de la population haïtienne, ils estiment nécessaire et même primordial que les responsables de l’État entreprennent des actions urgentes pour redresser la situation, condition sine qua non pour mener le combat contre la désinformation en Haïti.
Au cours des échanges les participants ont rappelé qu’une proposition de loi portant sur l’accès à information a été déposée depuis 2013 par la Fondation Héritage au Parlement haïtien. Ladite proposition est en train de jaunir dans les tiroirs du Parlement. Alors qu’il est pus que jamais fondamental de disposer d’instruments juridiques et légaux dans la lutte contre les rumeurs, les fausses nouvelles dans la presse haïtienne et sur les réseaux sociaux.
Cette série de discussion entamée par l’UNESCO s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation lancée, le 3 mai 2020, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Un débat de Haut niveau se tient en ligne le vendredi 8 mai 2020, et réunira cette fois les principaux décideurs étatiques et partenaires locaux et internationaux.
Selon l’UNESCO, les médias sont plus que jamais face à leurs responsabilités dans le traitement de l’ information, dans le contexte du COVID-19. Ainsi, l’Organisme onusien dit vouloir continuer à privilégier les partenariats innovants avec tous les secteurs parce que chaque attaque contre la liberté de la presse doit être un sujet de préoccupations pour tous.